Ripisylve, qu’est-ce que c’est?

Qu’est ce que la ripisylve ?

On appelle ripisylve la végétation bordant les cours d’eau. On trouve également cette ripisylve autour des zones humides.

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Une ripisylve se compose de plusieurs strates (arborescente, arbustive, herbacée) et de différentes espèces végétales. Ces combinaisons végétales garantissent une grande richesse environnementale (floristique et faunistique) et permettent de rendre de nombreux services éco-systémiques.

Quels usages ?

Au début du 20° siècle, la ripisylve bordant les cours d’eau jouait un rôle économique important, elle permettait de produire du bois de travail, de chauffage et les branchages étaient utilisés comme fourrage (émondage d’où la présence de nombreux frênes et saules têtards). Les propriétaires riverains entretenaient donc leurs berges afin de tirer bénéfice de cette ripisylve.

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Illustration 1 : branches de saules pouvant être récupéré pour fourrage

Aujourd’hui peu de propriétaires riverains entretiennent cette végétation. Les conséquences de ce défaut d’entretien sont multiples, mais parmi les plus importantes nous pouvons évoquer les phénomènes d’embâcles (amas de bois mort charriés durant les crues) ou d’érosion de berges pouvant menacer certains ouvrages lors des crues (pont, routes etc..)

Composition d’une ripisylve

La ripisylve est un milieu vivant et évolutif. Outre sa fonction paysagère le long de nos cours d’eau, elle permet de rendre des services non négligeables pour la société comme pour l’environnement.

Les espèces prédominantes d’une ripisylve sont les suivantes

– Strate arbustive : Saules (Marsault, Pourpre, etc..), Aubépine Monogyne, Fusain d’Europe, Viorne Lantane, Cornouillers sanguins, Noisetiers.

– Strate arborée : Aulne Glutineux, Frène commun, Saule Blanc mais également des éspèces remarquables : Merisier, Noyers ou encore Allisier.

La ripisylve un milieu complexe : De la stabilisation des berges à l’autoépuration:

Tous les végétaux disposent d’une partie racinaire leur servant à se fixer dans le sol mais également à s’alimenter et à se développer. Ces systèmes racinaires jouent un rôle important dans la stabilisation des berges en fixant les sédiments.

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Illustration 2 : système racinaire de frènes communs

Certaines espèces ont des systèmes racinaires très développés. C’est le cas de l’aulne glutineux.

Le système racinaire de l’aulne est extrêmement dense (on parle de chevelu racinaire) et  s’ancre en profondeur dans le sol. A contrario, les peupliers et résineux disposent de systèmes racinaires très superficiels, lors des tempêtes  ce sont souvent les premiers arbres déracinés.

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Illustration 3 : peuplier déraciné suite à un «  coup » de vent

Ces systèmes racinaires servent également d’abris aux différentes espèces piscicoles tout en retenant certains composés polluants.

En effet, les végétaux pour se développer ont besoin de « nourriture ». Certains composés comme les nitrates, phosphates et divers molécules phytosanitaires sont fixés par les plantes, les sols et dégradés par les micro-organismes.

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Illustration 4 : L’absorption des nitrates

La ripisylve et les zones humides servent donc de zones tampons permettant une épuration de l’eau.

Pour résumer, les rôles majeurs de la ripisylve dans le fonctionnement d’un cours d’eau sont :

Protection des berges contre l’érosion.

Dissipation du courant et ralentissement des écoulements (durant les crues la végétation    freine l’eau, ce qui permet de limiter l’érosion). (rôle hydraulique)

Rôle d’autoépuration de la rivière.

– Rôle d’ombrage : l’ombre apportée par la ripisylve durant l’été permet de limiter      l’augmentation des températures de l’eau durant l’été.

Echange entre les nappes (aquifères) et la rivière, la ripisylve sert de filtre permettant            l’infiltration de l’eau dans les sols.

Zone refuge et de corridor : Effet de couloir permettant à la faune de circuler, de s’abriter    et de se reproduire

La ripisylve est donc essentielle au bon état d’un cours d’eau, c’est pourquoi une attention toute particulière est portée à sa préservation et sa restauration.

 

L’entretien de la ripisylve en 2015 sur le bassin versant de la Seine et ses affluents

Dans une optique d’intérêt général, Le Syndicat Intercommunal des Cours d’Eau Châtillonnais (SICEC) se substitue aux propriétaires riverains pour effectuer cet entretien. Les objectifs de gestion de cette ripisylve sont variés :

– Risque inondation : limiter l’apport de bois mort, ralentir les écoulements

– Risque érosion : assurer la stabilité des berges

– Aspect usager : loisirs, paysager etc…

– Pérenniser une ripisylve adaptée.

La ripisylve étant un milieu vivant, il est important d’identifier correctement les enjeux pour assurer une gestion équilibrée prenant en compte les intérêts environnementaux, sociaux et économiques.

Pour réaliser ces travaux, le SICEC (dans le cadre du programme pluriannuel d’entretien et de restauration des berges) a fait appel à l’entreprise Entr’in 52, spécialisée dans l’entretien de végétation.

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Cet entretien a commencé début septembre, il est aujourd’hui terminé sur les communes de Laignes, Molesme, Beaulieu, Beaunotte, Brémur et Vaurois et toujours en cours sur Leuglay.

Photos de l’entretien effectué sur les communes citées ci-dessus :

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Pour plus d’informations sur les travaux d’entretien de berges et les objectifs d’entretien vous pouvez consulter  l’article du mois de septembre 2015 intitulé : Programme d’entretien des berges tranche 2015 disponible en suivant le lien ci-dessous :

http://www.contrat-sequana.fr/?p=1411